Je vous propose de voir ce reportage très intéressant. Notre alimentation à un impact sur notre cerveau et notre santé mentale

Il y a 7 grandes parties dans le reportage :

  • 1ère partie : relation nourriture mère – fœtus et nourriture de l’enfant
  • 2ème partie : les carences et leur effet sur le cerveau
  • 3ème partie : effet de l’alimentation sur notre comportement
  • 4ème partie : effet de l’alimentation sur nos décisions
  • 5ème partie : effet de la malbouffe sur notre cerveau
  • 6ème partie : effets du sucre sur notre cerveau
  • 7ème partie : le microbiote intestinal

1ère partie : Notre cerveau se construit durant la grossesse et il n’est pas nouveau que l’alimentation de la mère a un impact sur le bon développement de son enfant. En Australie, une étude a été réalisée pour comprendre quels étaient les conséquences d’une mauvaise alimentation durant la grossesse, sur le fonctionnement du cerveau de l’enfant durant les 5 premières années.

Une seconde étude nous montre que la prise alimentaire pendant la grossesse concentré sur des produits transformés, des boissons sucrées,… auraient des enfants plus susceptibles d’être agressifs, colériques et capricieux. Ainsi, l’alimentation de la mère pourrait impacter sur le cerveau de l’enfant.

Une étude Norvégienne démontrait que l’alimentation de l’enfant durant sa croissance aurait un impact sur la santé psychique de l’enfant. En effet ceux consommant plus de Junk Food et moins d’aliments sains, seraient plus susceptibles d’avoir ces comportements agressifs, colériques et capricieux, mais sont aussi plus susceptibles de ressentir de la tristesse et de l’anxiété et font plus de cauchemars.

Ces deux études étant depuis supportées par d’autres dans le monde, l’alimentation de la mère et de l’enfant a bien un impact sur le comportement des enfants durant leur croissance.

2ème partie : Les carences alimentaires ont aussi leurs effets. La Junk Food, vide de nutriments n’apporte pas ce dont le corps et les neurones ont besoin. Ainsi, en en consommant plus que d’aliments sains et riches en nutriments, il est facile de se retrouver en carences.

Une étude a été menée à Bordeaux sur l’effet des carences sur le cerveau des souris. Celle-ci, carencées en oméga-3 sont placées dans des boîtes comprenant deux parties : une éclairée et une sombre. Les souris carencées ont tendance à rapidement aller dans la partie sombre de la boîte pour ne plus en sortir. Ce comportement est synonyme chez la souris de stress et d’anxiété.

L’explication biologique est que notre cerveau est, après le tissu adipeux, l’organe le plus riche en graisses (la matière grise est composées à 90% de graisse), et principalement en oméga-3. Ces oméga-3 vont s’incorporer dans les membranes des neurones et leur donner flexibilité permettant une meilleure connexion entre eux et améliorer leurs propriétés électriques. La quantité d’oméga-3 dans le cerveau est donc cruciale pour rendre les cellules plus efficaces.

En cas de carence en oméga-3, les prolongements des neurones sont réduits et la connexion interneuronale diminue.

Cependant, le corps ne sait pas synthétiser lui-même ces oméga-3, il est donc indispensable de les apporter par notre alimentation. Malheureusement, à l’heure actuelle, les sources principales d’oméga-3 se rarifient dans les pays industrialisés (poissons gras, huiles végétales, fruits oléagineux, …) et la population générale est carencée en oméga-3.

3ème partie : Que se passe-t-il en cas d’alimentation pauvre et peu variée pour les neurones ?

Pour imager cela, on utilise l’histoire du Grand Hamster de la Plaine d’Alsace, dont la population décline depuis les années 60 et qui est, aujourd’hui, au bord de l’extinction. Durant cette même période, on a observé une augmentation de la culture de maïs dans la région.

Les scientifiques ont donc décidés d’observer ces animaux, et ont remarqués, lors de la reproduction de troubles du comportement chez les femelles : qui se traduisent par une agressivité, une hypersensibilité au bruit, et surtout 80% des femelles qui dévoraient leurs petits dès le premier jours après la naissance.

En cause, une carence en vitamine B3 due à leur alimentation actuelle composée principalement de maïs, qui n’en contient pas. En effet, une fois les hamster supplémentés en B3, elles ont retrouvé un comportement tout à fait normal. Ainsi, un régime carencé cause chez cette espèce, des problèmes comportementaux.

Pour savoir si les carences pouvaient avoir un tel effet sur l’Homme, les scientifiques ont utilisés des archives de la dernière guerre en Hollande. En effet, à l’époque, des femmes enceintes ont souffert de la famine et ont donné naissance à des enfants, qui plus tard, vers 18-19 ans ont montrés des troubles de sociabilité plus important que des gens du même âge venant d’une autre époque.

Une seconde étude a été réalisée dans 8 prisons, ou on a donné des suppléments en minéraux, vitamines et acides gras, à des prisonniers, pour ensuite mesurer leur agressivité. On remarque que les placement en isolement et les incidents ont été réduit chez les prisonniers prenant des compléments alimentaires.

Depuis, de nombreux travaux établissent un lien entre violence et qualité de l’alimentation au quotidien. Enrichir la nourriture en vitamines, acides gras et minéraux pourrait donc permettre de réduire l’agressivité.

4ème partie : L’alimentation influe notre comportement, mais peut-elle aussi influer sur nos décisions ?

Les scientifiques ont donné un petit déjeuner à des patients puis leur ont posé un dilemme présentant une situation d’injustice. On remarque qu’une même personne prends une décision complètement différente en fonction de ce qu’elle avait mangé au matin. Quand le patient a consommé un petit déjeuner plus riche en protéines, il se montre plus tolérant aux offres injustes. A l’inverse, le sujet ayant consommé un petit déjeuner riche en glucide se montre plus intransigeant face à ces mêmes offres.

Ce mécanisme s’explique encore une fois biologiquement : la tyrosine est une molécule qui entre dans la composition d’une protéine très importante pour le fonctionnement du cerveau : la dopamine. Cette molécule assure la communication entre les neurones impliqués dans la motivation et la prise de risque. Les personnes qui présentent un taux plus élevés de tyrosine dans le sang sont ceux qui acceptent plus facilement les offres inéquitables. Ainsi, l’augmentation de tyrosine dans le sang augmente la quantité de dopamine dans le cerveau, qui a son tour change le comportement.

Dans la mesure où nous mangeons trois fois par jour chaque jour, la nourriture possède un immense pouvoir : celui de modifier et modeler l’homme. Il est donc indispensable de réfléchir à la manière dont nous pouvons nous servir de l’alimentation pour favoriser notre bien être ou optimiser notre état mental.

5ème partie : Qu’arriverait-il si nous ne nous nourrissions que de Junk Food ?

Une recherche en Australie permet de répondre à cette question. Des rats sont nourris à la Junk Food pour reproduire nos habitudes alimentaires occidentales. On observe plusieurs conséquences à cette malbouffe : premièrement, le rat double ses portions alimentaires, il n’est jamais rassasié.

Mais on découvre aussi un impact de cette alimentation sur la mémoire du rat. En effet, une expérience a été réalisée et nous montre que les rats nourris à la Junk Food ont une altération de leur mémoire spatiale qui en temps normale est très bonne.

On observe aussi une altération de l’hippocampe (chez le rat et chez l’homme), partie du cerveau indispensable à l’apprentissage et à la consolidation des souvenirs. 4 jours d’un régime de malbouffe suffisent à altérer les fonctions cognitives liées à l’hippocampe (car sa taille est réduite).

De plus, il existe un mécanisme inflammatoire, bien connu chez les personnes souffrant d’obésité, qui se propagerait aux neurones. Ce mécanisme apparaît dans un cadre chronique chez les personnes obèses, mais on a découvert qu’il pourrait apparaître de façon aiguë chez les personnes qui se nourrissent de Junk Food. En effet, le taux de molécules inflammatoires augmenterait en fonction de l’alimentation.

 

On pensait les neurones épargnés par le phénomène inflammatoire lié à l’alimentation, mais la barrière qui protège normalement le cerveau des molécules inflammatoires peut être détériorées par l’alimentation et devenir poreuse laissant ainsi passer les molécules inflammatoires.

Chez les souris suralimentées, certaines cellules immunitaires du cerveau se mettent à dévorer les neurones. Ces cellules, mangent normalement les neurones qui sont morts, or, quand ces cellules sont dérégulées, notamment dans l’alimentation déséquilibrée, elles se mettent à manger des neurones vivants et elles vont détruire ou participer au mauvais fonctionnement du cerveau.

« Cela fait 30 ans que l’on dit au gens, arrêtez de manger ça, vous allez devenir obèse, malade, diabétique, faire des crises cardiaques, et cela ne change pas les comportements alimentaires. Espoir que si les consommateurs comprennent que ce qu’ils avalent est vraiment important pour la santé de leur cerveau et celui de leurs enfants cela aurait un impact plus profond sur leurs choix alimentaires. »

6ème partie : On a réalisé une mesure de l’activité électrique du neurone et des potentiels d’action (la manière dont les neurones transmettent l’information au cerveau). Lorsque l’on augmente la concentration en glucose, l’activité électrique des neurones est augmentée, il y a plus de potentiel d’action que quand il n’y a pas de glucose.

Le glucose aurait la capacité de modifier des zones cérébrales entières, notamment celles qui contrôle les émotions et le plaisir. L’addiction, la dépendance au sucre fait l’objet de recherche dans les laboratoires et on remarque que le pouvoir addictif du sucre s’apparente à celui d’un drogue.

On réalise une expérience : on élève des rats avec de la cocaïne et du sucre, puis après des semaines, l’animal avait un choix : la cocaïne ou une boisson sucrée. Le rat choisi la boisson sucrée 4 fois plus souvent. Le sucre a donc un potentiel addictif potentiellement plus important qu’une drogue dure comme la cocaïne.

Le problème qui se pose est que dans notre société actuelle, on trouve du sucre dans tout, même dans les aliments qui ne sont pas censés en contenir, comme des soupes par exemple.

Une recherche dans l’Oregon montre que chez les gens qui n’ont pas l’habitude de consommer des produits sucrés, le circuit de la récompense s’active facilement et de manière très forte, en revanche, chez ceux qui mangent souvent des produits sucrés, il n’y a presque pas de réaction. Cela montre que la consommation habituelle d’aliments très sucrés réduit le plaisir que l’on ressent quand on en mange.

En effet, la région de récompense qui se trouve dans le cerveau est très sensible à la consommation de sucre. Mais trop en manger fini par atténuer sa réactivité. Ceux qui consomment des drogues très régulièrement présentent une tendance très similaire, et ils doivent augmenter leur consommation pour ressentir le plaisir. En cause, la réaction du circuit de la récompense lorsqu’ils consomment trop de ce qui leur procure du plaisir. Le sucre agirait donc sur notre cerveau à la manière d’une drogue.

Autre effet plus subtile : le cerveau, après un régime trop riche en sucre deviens hypersensible aux images de nourriture. Donc plus on consomme régulièrement du sucre, moins le circuit de la récompense s’active, mais il s’active d’autant plus quand on perçoit une image qui annonce que l’on va peut être en manger. C’est ce mécanisme qui incite à manger sans avoir faim.

7ème partie : Une étude a été faite sur des mouches et nous montre que ce qui oriente le plus souvent les choix alimentaires des mouches sont souvent les carences, mais ce n’est pas toujours le cas. On a en effet découvert que l’intestin de ces mouches était colonisé par des bactéries spécifiques qui inhibent l’envie de protéines. Ainsi, au moment de manger, les mouches sont dirigées par les bactéries présentent dans leur intestin.

Chez les mammifères aussi les bactéries de l’intestin interviennent dans leur comportement. Quand on transplante des bactéries de souries anxieuses chez des souris normales, le taux d’anxiété de ces dernières augmente et vice et versa, on peut normaliser le stress des souris anxieuses grâce aux bactéries des souris normales. Ce lien entre notre microbiote intestinal et le cerveau s’explique par un nerf qui traverse le corps : le nerf vague. En effet, si on coupe le nerf vague, les effets liés à certaines bactéries disparaissent. Le microbiote serait donc une sorte d’intermédiaire entre la nourriture et notre cerveau.

Le principal facteur influençant la flore intestinale est la nourriture que l’on consomme. La diversité de l’alimentation est essentielle, car de notre naissance à notre mort, elle détermine la composition du microbiote.

Notre bien être dépend donc entre autre de celui de notre microbiote. C’est de là que vient l’idée de se servir de l’alimentation pour cajoler son cerveau et ménager sa santé mentale.

Un régime particulier est mis en valeur dans ce cadre-là : le régime méditerranéen. Ce régime est composé de beaucoup de légumes, de fruit, de légumineuses, noix et graines, de poisson et l’huile d’olive. C’est parce que ce régime est très varié et équilibré, qu’il permet une plus grande diversité du microbiote qui vie dans nos intestins.

Une étude a été réalisée sur des personnes dépressives et nous montre une amélioration des symptômes après que les patients aient adoptés un régime plus équilibré et pour certains, un régime méditerranéen.

Conclusion :

D’autres pistes sont en cours de recherche comme les épices (utilisées dans les médecines traditionnelles), les fruits rouges (qui protégeraient grâce aux polyphénols contre le déclin de la mémoire), etc.

Ainsi, un régime alimentaire diversifié, varié et qui évite les aliments transformés, le sucre et la Junk Food serait le meilleur moyen de protéger notre cerveau.

Source : Mollah Jérusalem – Comment notre alimentation influence notre santé mentale | ARTE – 20/09/2019 
https://www.youtube.com/watch?v=IM-YhqnybJM&ab_channel=MollahJ%C3%A9rusalem